La CAQ au sommet : réflexions sur les élections générales

La CAQ au sommet : réflexions sur les élections générales

Les élections générales québécoises d’octobre revêtent pour nous un caractère déterminant. Cliché galvaudé, c’est vrai, d’élections en élections, mais il n’en demeure pas moins que les résultats changeront la donne politique et auront un impact sur notre destin collectif. La victoire de la CAQ en 2018 avait redessiné un paysage politique québécois habitué à l’alternance péquiste-libérale. François Legault disait, triomphant, que les « Québécois ont fait l’histoire », promettant alors un gouvernement caquiste « efficace, humain, le cœur à la bonne place, mais les deux pieds sur terre ». Autrement dit, il s’engageait à apporter un souffle nouveau à un Québec ankylosé par quinze années de règne libéral ; où le copinage était chose courante ; où l’éthique faisait défaut ; où la fonction publique était gangrenée par le syndicalisme, le favoritisme et un gauchisme décomplexé ; où la bureaucratie devint ingouvernable ; où le système de santé, symbole d’un modèle québécois agonisant, s’écroulait sous la charge de ses échecs ; où l’étatisme étouffait la fibre entrepreneuriale ; où les lobbys environnementaux freinaient le développement économique ; où l’immigration de masse métamorphosait notre démographie ; où un multiculturalisme agressif fragilisait notre identité historique canadienne-française ; où le patrimoine et les legs hérités de nos ancêtres étaient laissés à l’abandon ; où la partisanerie politique était devenue une discipline olympique ; où le mondialisme plaçait les pions de son postnationalisme à la sauce trudeauienne ; où notre anglicisation s’accélérait ; et où notre louisianisation se précisait. 

Les divers partis ne saisissent pas l’immensité de la besogne à accomplir pour redresser une situation devenue tragique. Leur perception parfois négative du nationalisme ne rend pas justice à cette cause millénaire. Ils y voient même un repli sur soi et de l’intolérance. C’est de la mauvaise foi doublée d’une incapacité à comprendre les raisons qui poussent des milliers de nos concitoyens dans le nationalisme canadien-français. Les politiciens sous-estiment le poids politique de ce nationalisme, combien il peut être payant électoralement. À nous de le personnifier afin que cet état d’esprit se transpose dans la société − qu’une éventuelle contre-révolution culturelle redynamisera un peuple qui fût ramolli par des décennies de gauchisme débilitant, de haine de soi, d’oisiveté, de nivellement vers le bas (leitmotiv des politiciens québécois), de superficialité et de matérialisme de type « fabriqué en Chine ». À nous de rappeler qu’un peuple canadien-français confiant, orgueilleux et fier de qui il est, a ce qu’il faut pour relancer une économie nourrit par la détermination, l’ingéniosité et le talent. Que nous n’avons pas à avoir honte de notre histoire, de parler français, de défendre notre identité. Que de bomber le torse est une affirmation de solidarité ethnique normale. Qu’il fasse bon de préserver cette langue si unique et cette belle culture française de descendance catholique.

Nous sommes un peuple minoritaire faisant face à un tsunami anglo-saxon assimilateur. Gardons cette réalité historique en dedans de nous car nos politiciens, eux, l’oublient, sauf en périodes électorales ou lors de la Saint-Jean-Baptiste. Des rappels patriotiques sous des habits de farceurs politiques, un concert d’éloges à la liberté et au patriotisme d’hypocrites qui signent une version contemporaine de la journée des Dupes. La classe politique actuelle est passée maître dans l’art de tromper la population.   

À la recherche d’un vrai parti nationaliste  

Le renouveau annoncé par Legault a, sans surprise, pris la forme d’un plat réchauffé. Ce que touche le gouvernement québécois tourne généralement à la catastrophe. Qu’il soit caquiste, libéral ou péquiste. Le Québec recule par l’incompétence, la partisanerie, le copinage et la corruption intellectuelle de ses dirigeants. Dire que Legault a déçu comme Premier ministre serait un euphémisme. Il a trahi notre confiance et ne mériterait pas une réélection. La CAQ s’avéra être un parti de gauche, un autre, guidé par les mensonges, la ruse politique, une soif du pouvoir, un électoralisme sans limite et un aplaventrisme gênant devant les lobbys gauchistes et écolochamanistes. Elle incarna, malheureusement, le pire du PLQ et du PQ, le côté sombre et laid de la politique. En faisant abstraction de son autoritarisme covidien, son bilan politique demeure bien maigre. L’économie stagne, le fardeau fiscal s’alourdit, le système de santé est en déroute totale, la crise du logement s’accentue.

Après le fédéralisme tonitruant et le multiculturalisme mur-à-mur des gouvernements Charest et Couillard, le nationalisme caquiste frappa l’imaginaire, non par sa vigueur, mais parce qu’il réveillait un chauvinisme canadien-français en dormance. Toute réaction patriotique allait avoir l’apparence d’un coup d’éclat alors qu’elle ne reproduisait que le bruit de nos instincts identitaires les plus profonds. Son nationalisme de pacotille n’empêchera pas le bouleversement démographique à venir. Cependant, les quelques gestes identitaires qu’il posa nous démontrèrent à quel point il est facile de déstabiliser et de frustrer les adversaires des nationalistes québécois, d’aucuns menés par un mépris du fait français et de notre purelainisme. Les Canadiens français du Québec n’ont pas à brandir le spectre de la souveraineté pour faire des gains. Une loi 21 par ici, une loi 96 par-là, suffisent à embêter ceux qui nous sermonnent, nous empoissonnent la vie et paraissent insensibles à notre désir naturel de vouloir conserver en Amérique le seul État ayant comme langue commune le français. De l’Alaska à la Floride, en passant par la Californie et Terre-Neuve, ce continent défriché par nos ancêtres, est passé sous une domination anglosaxonne. Notre résistance frustre les orangistes refoulés et dérange les immigrants qui se moquent d’être en sol catholique et français, le Québec n’étant rien d’autre pour eux qu’une province canadienne banale où le français apparaît comme un obstacle à leur idéal nord-américain, une nuisance dans leur cheminement personnel ou professionnel et où le multiculturalisme canadien leur accorde le privilège de vivre en harmonie avec les mœurs et coutumes de leur pays d’origine.

Ces petites victoires devraient nous insuffler une dose de confiance et nous servir de tremplin pour la suite. La marche à suivre pour que notre nation persiste et s’épanouisse librement est toute tracée. L’indépendance n’est pas notre seule planche de salut. Gênons par des lois, des gestes politiques forts, des manifestations patriotiques et la célébration des rites du catholicisme, le quotidien de ceux qui souhaitent notre disparition. Les anglophones n’aiment bien souvent les francophones que s’ils se soumettent au diktat anglosaxon et s’ils ne revendiquent pas leur droit de parler français sur la terre de leurs ancêtres. Le gouvernement caquiste a dès lors eu la main heureuse avec ses lois dites nationalistes. Mais nous le savons maintenant, le caquisme est un nid d’opportunistes et de militants libéraux. Son nationalisme sonne faux. Animé d’un électoralisme insupportable, il a aussi laissé sous-entendre, par la bouche de ministres, qu’il était favorable à une hausse marquée (et inédite) des seuils d’immigration ! avant de se rétracter. Notre noyade migratoire se poursuivra, que la CAQ surpasse ou non les seuils fixés par ses prédécesseurs libéraux.

Quel parti politique québécois peut mener une lutte sans merci à cet immigrationnisme normalisé ? Car il est là, pour nous, l’enjeu principal de la campagne. Qui prendra la balle au bond ? Un PQ qui pratique depuis une vingtaine d’années un nationalisme civique ? lui qui est gangréné par la social-démocratie et par la peur d’afficher un nationalisme contenant sa part d’ethnicité ? Là-dessus, Paul St-Pierre Plamondon semble vouloir mettre un terme à ce nationalisme efféminé en insistant sur les dangers reliés à l’immigration de masse. Son ton, tiède encore, fait pourtant contraste avec celui des autres partis, tous entêtés à en appeler au vivre-ensemble et à la diversité. Même Éric Duhaime qui exprimait, dès son élection à la chefferie du PCQ, sa volonté de se couvrir d’un nationalisme canadien-français authentique, vogue depuis en mer anglophile, courtisant de manière trop romantique l’électorat anglophone. Il a également délaissé la trame identitaire aux profits d’autres sujets plus vendeurs et terre-à-terre – entre autres la refonte du système de santé, la mise à jour de nos institutions démocratiques, le ménage des finances publiques, la reprise économique, le renouvellement des libertés individuelles. Le parti s’éloigne des objectifs que se fixent des nationalistes canadiens-français anxieux du destin de leur patrie.

L’immigration importune de plus en plus la majorité historique québécoise. Son sentiment d’insécurité augmente, elle qui remarque un regain de criminalité dans la région montréalaise. Elle assiste, impuissante, au racisme antiblanc, à notre appauvrissement collectif, à la marginalisation de nos symboles qui disparaissent un à un, à l’engorgement de nos services sociaux par des immigrants qui profitent des largesses du gouvernemaman. Elle voit se multiplier les mosquées, les accommodements religieux, les femmes voilées, la bouffe halal. Elle s’inquiète du laxisme des autorités aux frontières, en constatant avec dépit et écœurement la véritable passoire qu’est le chemin Roxham – elle est déçue par la paresse caquiste et scandalisée par l’immigrationnisme trudeauien. C’est l’illégalité qui est tolérée voire encouragée (si et seulement si elle concerne l’immigration, puisque ne vous avisez pas de cacher de l’alcool à un douanier), la consécration d’un mondialisme imposé de force, l’apologie du sans-frontiérisme. Nous devenons un bidonville global, car il ne s’agit plus ici d’une immigration que nous pourrions qualifier de « classique », mais d’une forme d’envahissement institutionnalisé. Cet immigrationnisme est un suicide collectif programmé d’une part par le capitalisme sauvage qui souhaite élargir son marché et bénéficier d’employés sous-payés qui effectueront le sale boulot, et de l’autre, par une gauche radicale qui assume son cosmopolitisme déglinguant, tous deux main dans la main dans un exercice de surenchère mondialiste.

Des études avancent que les Canadiens français deviendront minoritaires sur leur propre sol natal avant la fin du 21è siècle. L’alarme est lancée. Les changements démographiques transformeront à jamais le visage du Québec. L’immigration de masse nous appauvrit, nous dénature, nous ensauvage, contribue à la crise du logement, à notre anglicisation, à notre endettement. La CAQ participe à cette manie remplaçiste. Elle lèche les bottes du patronat, comme le font le PCQ et le PLQ. Elle est morte de trouille devant une gauche qui en redemande toujours plus. Son prétendu nationalisme n’est qu’une illusion, un faire-valoir électoraliste, un traquenard pour les nationalistes mous. À qui pouvons-nous confier nos aspirations ? Qui aura l’audace d’affronter un patronat immigrationniste et une gauche disjonctée qui par son radicalisme propage son wokisme, son révisionnisme, sa réécriture de l’Histoire ? Qui considèrera le Québec comme étant le foyer national des Canadiens français ? Où est le Viktor Orban ou le Zemmour québécois ? Ces élections n’offrent que de piètres alternatives aux nationalistes. C’est choisir le moins pire, c’est choisir celui qui ralentira notre marche vers la tombe. Une démocratie saine proposerait de réels débats − la crise covidienne nous aura par ailleurs montré les failles de notre système parlementaire et le biais médiatique – et des candidats de calibre, de futurs capitaines du navire amiral des Canadien français, des Mercier, Duplessis, Johnson (20e Premier ministre), Lévesque, Parizeau. 

L’âme canadienne-française n’apparaît nulle part, ou presque, au sein de la classe politique actuelle. Un culte à la diversité l’a remplacé. Tandis que l’extrême gauche et le mouvement BLM manifestaient dans la violence, le grabuge et l’anarchie, les politiciens mettaient un genou à terre en guise d’approbation, une conduite contre-nature qui confirme leur soumission à un multiculturalisme qui promeut l’ethnomasochisme. En revanche, celles qui impliquèrent les camionneurs, paisibles et civilisées, en lien avec des mesures sanitaires jugées arbitraires et excessives, furent condamnées, snobées et vilipendées. Ce fossé grandissant entre la population et la classe politique se répercute dans une campagne dépouillée de sens et d’orientations claires, et où les politiciens répondent de façon désintéressée, hautaine et simpliste aux préoccupations citoyennes. Les solutions annoncées par les élus pour résoudre des problèmes qui ont, d’ordinaire, eux-mêmes créés, supposent toujours plus d’immigrants, d’interventionnisme, de dirigisme économique, de programmes sociaux et d’argent dans un État-providence inhumain qui laisse pourrir le contribuable dans un enfer bureaucratique, le traitant comme un numéro. Il y a le PCQ qui propose un virage plus à droite, mais une prise prochaine du pouvoir est utopique et le cas échéant, un gouvernement Duhaime risquerait d’être avalé tout rond par une machine gouvernementale auto-protectrice, ses promesses de réformes tombant ainsi une à une. Il peut être réaliste, certes, d’espérer des gains conservateurs, mais la pente électorale est trop abrupte, le parti devant plutôt se préparer pour l’après-Legault, en tentant d’ici là de droitiser le discours public. Car une fois leur moment caquiste terminé, les Québécois se chercheront un autre gouvernement. Les possibilités seront nombreuses, les paris sont déjà ouverts. D’où l’importance pour le PCQ de voir au-delà de la droite libertarienne en peaufinant son message et en travaillant à rédiger un programme nationaliste énergique et crédible.

La menace de l’indépendance politique, selon le principe de l’« égalité ou indépendance », de Johnson, est une stratégie constitutionnelle à entretenir pour un État québécois obligé de rester ferme devant un gouvernement fédéral centralisateur et assimilateur. Ou l’idée plus prometteuse et judicieuse d’un étapisme nationaliste. C’est un peu cette formule qu’emprunta un Canada qui se libéra petit à petit, volontairement ou non, de l’autorité londonienne. Le référendisme péquiste est, selon certains, démodé, kamikaze, quasiment obsolète. Des lendemains douloureux nous guettent si nous échouons de plus belle. Que nous servent de leçons les saloperies qui accompagnèrent les déceptions de 1980 et 1995.

Un PQ en lambeaux gardera malgré tout sa pertinence dans le paysage politique québécois et ce, même si sa présence à l’Assemblée nationale s’annonce somme toute négligeable, sinon inexistante. Ses partisans veilleront à ce que nos ambitions nationalistes ne meurent pas. Une droitisation donc de la CAQ par l’émergence conservatrice et un patriotisme caquiste plus affirmé par la ténacité péquiste. Les nationalistes devront compter sur une option sérieuse susceptible de les rallier face à un PLQ qui, bien que fragilisé, retombera sans aucun doute sur ses pattes, sous une forme ou une autre, en s’alliant, pourquoi pas, avec Québec solidaire ? son alter ego idéologique. Un script hollywoodien, probablement ; que de la politique-fiction, espérons-le. Cette coalition choc aurait de quoi donner la nausée et hanter nos nuits. Des forces immigrationnistes qui seraient alors là déchainées. Une vision d’horreur qui ne se matérialisera pas si les patriotes s’activent. Un bloc nationaliste pour contrer un adversaire qui se radicalise jour après jour.   

Lutter

Car le 21e siècle est un siècle de décadence. Un siècle où une civilisation jadis exceptionnelle fût anesthésiée par un gauchisme qui a enfanté le wokisme, l’écologisme et le sanitarisme. C’est bannir les blancs, le catholicisme, le pétrole, l’extrême droite, des œuvres, les non-vaccinés, les Russes – sans jamais bannir l’extrême gauche, l’islamisme radical, la racaille. Il s’agit en bref d’une méthode d’ostracisation et de répudiation à grand déploiement, une culture de l’effacement (annulation) à géométrie variable, d’une gauche moderne qui ne cherche qu’à dominer et à censurer ses opposants, excitée par une doctrine idéologique truffée de contradictions. Une gogauche qui se dit progressiste mais qui mène au totalitarisme : être totalitaire au nom d’un soi-disant progrès. Par son extrémisme, elle a défiguré nos villes devenues cosmopolites, malpropres, instables.

Voilà le destin qui a été réservé à Montréal, métropole qui était, autrefois, respectée, admirée, enviée, elle vers qui les regards se tournaient. Elle était le haut lieu du patriotisme canadien-français, le socle de nos desseins nationalistes. Son image de glorieuse cité française n’est plus qu’un vague souvenir, une source de nostalgie, une légende urbaine. Des milliers d’habitants la fuient. Le Canadien français de souche s’y fait discret. N’y vivent désormais qu’un tas de groupes ethniques entassés dans des ghettos, des gros richards débauchés, des travailleurs temporaires, des immigrés attirés par nos services sociaux, des investisseurs étrangers, des réfugiés désemparés, des sans-abris à la tonne, des anglophones en colère, des bobos moralisateurs, des gratte-papiers gouvernementaux, des fripouilles criminogènes. Ses élus ne parlent que de racisme systémique, de réchauffement climatique, d’accueillir la terre entière, d’identités de genre, de réprimer l’extrême droite. Les nôtres ne s’y sentent plus chez eux, dégoûtés par autant de conneries, par son anglicisation rapide, par sa pauvreté endémique, par sa bien-pensance chronique, par son mondialisme, par son manque de sensibilité historique et patrimoniale, par son désintérêt marqué vis-à-vis cette belle race canadienne-française d’essence catholique. Montréal ressemble à Toronto, à Calgary ou à Vancouver, elle est clairement une ville canadienne, sans sentiment d’appartenance à la nation québécoise. Elle devient une pâle imitation de Détroit, de Chicago, de Los Angeles, de ces taudis meurtris où le déclin de l’empire états-unien se signale. Les villes modernes s’enlaidissent, se dégradent, se bestialisent. Les chiffres ne mentent pas. Des fusillades, de la délinquance, du banditisme, des immeubles placardés, de la prostitution, des cônes orange partout, le désordre, le bordel. Toronto goûte à la violence. Montréal aussi. Ce sont les banlieues parisiennes qui se répandent à l’infini. Ces villes ont une chose en commun, celle d’être administrées par une gauche qui ne s’efforce qu’à assouvir ses fantasmes idéologiques.

Une gauche qui incrimine les drapeaux nationalistes et qui s’emploie à éliminer tout symbole identitaire et rassembleur, elle qui aimerait implanter un État mondial socialiste, dominer les foules, arborer sa puissance, imposer une autorité que l’on devine cruelle. Elle crie au racisme tel un vieux disque usé et opère dans un simulacre de supériorité morale en faisant de l’homme blanc un souffre-douleur, un bouc-émissaire, celui qui est accusé des pires maux de la terre, dans une manœuvre d’instrumentalisation de la lutte raciale à des fins politiques. Des minorités qui imputeront à la blanchité occidentale leur insuccès, leur déveine, leur misérabilisme. Un racisme antiblanc qui se profile allégrement : il est là, le racisme systémique et pas ailleurs. Ce mot « racisme » a perdu sa signification, sa cohérence, il a été déformé, travesti, édulcoré, utilisé comme une arme politique, un outil revanchard, un gel paralysant apposé sur quiconque osant s’aventurer dans le nationalisme. Les publicités, la télé et le cinéma regorgent de couples métissés et d’invitations à la diversité. L’homme blanc y est décrit de manière caricaturale, éternel maladroit, macho, facho, pollueur, à l’aspect apathique et niais. L’homme racisé est, lui, souriant, gentil, courtois. Le fanatisme gauchiste qui expose les jeunes générations à sa propagande remplaçiste. Ce méli-mélo idéologique pullule le champ politique actuel. Il faut le combattre.

Un vote pour le PLQ ou QS entérine les dérives sectaires d’une gauche cosmopolite folle à lier. C’est s’opposer au rêve d’un État français, favoriser une immigration de remplacement, sacrifier ses origines canadiennes-françaises en ne veillant plus à ce que les descendants des colons de la Nouvelle-France s’enracinent sur le sol où les siens s’implantèrent pour le labourer, le défricher, le défendre, l’aimer. C’est aussi jouer le jeu des mondialistes en offrant notre souveraineté à des organismes supranationaux. Les péquistes glissent peu à peu dans cet univers si contraire à leur mantra originel. Victime d’un je-m’en-foutisme presque généralisé, le PQ ne sait plus quel sens donner à son action politique. Il ignore pourquoi son bateau chavire. Le parti s’éloigne de sa raison d’être, il s’écarte de la sauvegarde d’une nation à la croisée des chemins. St-Pierre Plamondon doit maintenir le cap nationaliste, que son parti soit rayé ou non de la carte électorale. La réélection du gouvernement caquiste s’annonce chose facile. Une majorité confortable l’attend, tirant avantage d’une opposition sans éclat et de médias complaisants, à l’instar de son homologue ontarien Doug Ford qui balaya ses adversaires en route vers une écrasante pluralité de sièges. La mission immédiate du PQ sera donc de ramener à l’ordre une CAQ qui une fois sur le pilote automatique, va persévérer dans sa modestie nationaliste. Du moins c’est l’impression qu’elle donne ! en adoptant un nationalisme pépère.

Un premier mandat caquiste sous le signe d’abord du sanitarisme, puis d’une renaissance timide du nationalisme. Legault disait récemment avoir besoin « d’un mandat fort pour rapatrier les pouvoirs en immigration. » Le Québec doit les récupérer, ça va de soi. Mais peut-on vraiment s’en remettre à ce premier ministre calculateur et cachotier ? Les Québécois lui accordèrent un vote de confiance sans équivoque en ce soir d’octobre 2018. Ses quelques tentatives autonomistes se sont toutefois soldées par des refus catégoriques du gouvernement fédéral – il y a eu l’intransigeance trudeauienne, oui, mais également un manque d’assurance d’un gouvernement caquiste qui opérait sans enthousiasme apparent, sans grande conviction. Son menu législatif n’avait que très peu de mordants nationalistes. La loi 21 a assurément eu un impact, mais il a fait retirer, en guise de compromis, le crucifix de l’Assemblée nationale. Un nationalisme assumé ne mène à aucune concession. Et la portée de la loi 96 reste encore imprécise et potentiellement insuffisante. Ces lois apportent néanmoins un regain d’énergie et promettent des jours meilleurs. Spécialement après une trop longue ère libérale. Ces lois resteront inefficaces et purement esthétiques si la question démographique, à la base de notre combat, n’est pas réglée.

Le nationalisme caquiste sera entre autres jugé par ses efforts en matière d’immigration. Hausser les seuils ou même les maintenir au niveau des dernières années, supposerait que la politique caquiste est un copier-coller des politiques libérales, la démonstration d’une gymnastique immigrationniste débouchant à une recomposition démographique transnationaliste. Une CAQ imprévisible et confuse qui en frustre plus d’un. Sous son vernis nationaliste se cache un flou politique et une névrose électoraliste qui ne lui confèrent aucune valeur propre outre celle d’un goût impulsif du pouvoir. Une coquille vide qui base ses initiatives politiques sur des intérêts partisans. Elle est indifférente à notre destin national, elle qui soupoudre ici et là des nananes nationalistes pour faire taire certaines critiques. Son deuxième mandat sera sans doute le chant du cygne d’un Legault vieillissant qui voudra, souhaitons-le, laisser sa marque dans notre histoire non pas pour sa gestion chaotique et liberticide de la Covid-19, mais pour avoir embrassé ses anciens idéaux, ceux d’un ex-souverainiste pressé. Ses mesures nationalistes ne sont, pour l’instant, que des écrans de fumée pour contenter les nationalistes hésitants et nonchalants et pour masquer ses faiblesses, ses mauvais coups. Son blablabla politique est imbuvable et exaspérant. Une CAQ déjà moribonde, usée à la corde après seulement quatre années au pouvoir. Les Québécois méritent mieux. Les Canadiens français également. Hors, elle est bien en selle.

Comment se dessine l’horizon politique

Le seul suspense lié à la campagne est de savoir à combien se chiffera la majorité caquiste. À quel point elle terrassera les autres partis. Si elle devait, dans un revirement de situation inattendu, perdre le pouvoir, le PLQ qui, avec ses comtés anglophones et allophones imprenables lui garantissant une quinzaine de sièges, formera par défaut le gouvernement. Un scénario insoutenable et indésirable.

La chute possible du PQ est déchirante. D’un côté, après les élections, le mouvement souverainiste sera fragilisé comme jamais puisque son porte-voix le plus réputé fera partie intégrante de la section nécrologique des partis politiques. Puis de l’autre, il aura l’occasion de faire table rase et de repartir sur de nouvelles fondations qui viendront renforcer son nationalisme canadien-français. En s’embourgeoisant, en se gauchisant à l’excès et en déviant de ses repères identitaires, il s’égara, en cours de route, de l’objectif derrière sa création. Sa chute fût lente et douloureuse, il trébucha trois fois, pavant la voie à la percée caquiste. Si St-Pierre Plamondon a opté pour quelques politiques identitaires, le parti est, lui, atteint jusqu’à la moelle par le mondialisme et la rectitude politique − l’influence d’une pensée unique gauchisante qui pousse désormais le PQ à demander l’aide médicale à mourir. Des souverainistes ratés qui veulent faire du Québec un pays vert. Ou faire l’indépendance pour nous placer sous le joug du socialisme. Un pays que s’il est de gauche et écolo. En axant son message sur cette vieille cassette progressiste, le PQ aliène sa base conservatrice. La venue d’un candidat écosocialiste à la Pierre Nantel le discrédite davantage, lui qui à coup sûr préfère le pétrole vénézuélien ou saoudien au pétrole albertain. La défaite historique qui se pointe à l’horizon servira-t-elle d’électrochocs pour qu’enfin il redevienne une coalition de nationalistes canadiens-français ?

L’hégémonie caquiste sera de courte durée. Le prochain chef caquiste, si le parti survit à Legault, devra défendre deux mandats. L’usure du pouvoir ne lui échappera pas. Un Simon Jolin-Barrette ou un Bernard Drainville pourrait prétendre à la chefferie puis à une prise de pouvoir. Par leur notoriété, l’un d’eux pourrait créer la surprise. Mais ce synopsis n’arrivera pas. La CAQ appartient à Legault. Tout simplement. Les élections de 2022 permettront aux autres partis de se préparer pour 2026 en étoffant leur programme, en se faisant connaître, en rassemblant une équipe chevronnée, en acquérant de l’expérience politique et parlementaire. Un PQ qui sera en mode survie et réinitialisation et un PCQ en mode conquête. S’ils désirent accéder au pouvoir, ils auront à séduire l’électorat francophone, celui de la nation canadienne-française, les « Bleus » qui confièrent les clés du gouvernement à Legault. Les nationalistes doivent se ressaisir et bâtir un front commun inébranlable – la somme du péquisme identitaire, du Parti conservateur qui épouserait le nationalisme duplessiste et de la frange nationaliste de la CAQ – pour contrer une plausible alliance libéralo-solidaire.

Certains diront que ce sont les citoyens qui choisissent les députés en votant librement à l’intérieur d’un processus démocratique familier, qu’ils désignent les vainqueurs, ceux qui les représenteront, qu’ils sont en somme à blâmer si nous nous retrouvons avec une classe politique si médiocre et sans talent. Ne pointons pas du doigt les électeurs, mais ceux qui les ramollissent – à commencer par les médias traditionnels et subventionnés, les intellectuels, les institutions. Les politiciens ne sont que le reflet d’une société fatiguée et grugée par le gauchisme. Les nuages noirs, qui assombrissent une civilisation occidentale au crépuscule de son évolution, résultent d’une dérive socialiste et mondialiste née de la Révolution française et qui a mûrie au tournant de la Seconde Guerre mondiale, pour aboutir aujourd’hui à sa pleine maturité. Notre civilisation est entrée dans une phase de turbulences et de lassitude, laissant le champ libre aux politiciens sans scrupule, aux opportunistes et aux branleurs professionnels. Elle répand les germes d’une autodestruction préprogrammée en préconisant hypocritement en parallèle le respect des droits humains, dans une espèce de prêchi-prêcha arbitraire. La démocratie libérale qu’elle professe ne joue son rôle que si elle garantit les libertés les plus fondamentales, c’est-à-dire la liberté de presse, la liberté d’expression et le droit de manifester. Dans une société supposément démocratique, l’État doit agir non pas comme le tortionnaire du peuple, mais comme son partenaire. Un gauchisme débridé − la crise covidienne et le niveau de haine dans les yeux des disciples de la religion verte l’illustrent parfaitement – qui a assis unilatéralement sa domination sur le monde et qui a un impact considérable sur nos vies. Où sont les contre-pouvoirs à l’absolutisme politique et bureaucratique ? Avant l’avènement de la social-démocratie, il y avait, comme remparts aux abus des gouvernements, les médias, les intellectuels et des partis d’opposition efficaces. En 2022, ils lèchent tous les bottes du pouvoir. La classe moyenne est laissée à elle-même.

Mollesse

Les gens se méfient depuis toujours des politiciens et des gouvernements. Mentir est la marque de commerce d’un politicien. La joute politique y oblige. La CAQ poussa cette philosophie encore plus loin, en élevant le mensonge en doctrine d’État − la Covid-19 contribua à alimenter le cynisme politique et les divisions inutiles. Une indignation populaire canalisée tantôt vers les banalités de la vie, tantôt vers un nombrilisme moralisateur ou une chasse aux plaisirs − plusieurs regretteront la fin d’une série télé ou se désoleront de la présentation du Grand Prix de Montréal, trop festif, trop polluant, trop ceci, trop cela – mais non pas vers un gouvernement québécois qui suspend nos libertés en brandissant son covidisme, qui nous tue à petit feu par son immigration de masse et qui nous endette par ses dépenses absurdes et irréfléchies.

Notre peuple, ainsi que les autres Occidentaux, est embourbé dans son confort. C’est la netflixisation d’une société capitaliste et libérale aseptisée par le divertissement et la gauche moderne. En ces temps où le transhumanisme révolutionne notre monde et où l’identité numérique s’établit, un piège plane sur une humanité imprudente et aventureuse. Ce n’est pas la science (ou la technique) qui en elle-même est à craindre ; c’est son détournement par le pouvoir et l’argent. Il n’y a rien de rassurant de la savoir en possession des géants technologiques, du cartel bancaire et des gouvernements. Une société orwellienne et huxleyienne s’installe. Il n’y a que le PCQ pour s’opposer à cette infatigable et inarrêtable étatisation. La crise sanitaire aura accéléré notre dépendance et notre soumission à « l’État-CPE ». Le crédit social à la Chine communiste est-il à nos portes ? 

Les Québécois, asphyxiés par un fardeau fiscal imposant et une bureaucratie galopante, tolèrent l’intrusion continue et la médiocrité récidivante des autorités. Ils se complaisent dans un système qui prend les allures de régime soviétique. La branche radicale du gauchisme a su pénétrer un peu partout à l’intérieur de la société. De beaux parleurs ont ainsi pu nous hypnotiser en chantant en chœur les louanges d’un État nourricier pourtant désorganisé et archaïque. Nos institutions deviennent des mal-aimées que l’on endure encore et encore en réélisant des politiciens qui défendent bec et ongles ce modèle en faillite. Si le Québec frappe un mur, c’est parce qu’il est dirigé par des incompétents et des chenapans. Digne des pires régimes bananiers. Nos problèmes débutent au haut de la pyramide, par ces gens dopés par le pouvoir.

Dès lors, les conservateurs et les nationalistes sont les souffre-douleurs de cette mégastructure politique et sociale. Ils ne surent pas, en-dehors du cercle radiophonique de Québec et de la plume de quelques intellectuels, faire rayonner leurs idées. Les partis qui se prétendent nationalistes ne s’assument plus. Ou si peu. Il n’y a pas de parti politique québécois qui à cette heure conjugue le nationalisme identitaire et la droite économique, pas un engagé dans un conservatisme traditionnel, soit une droite canadienne-française enracinée et autonomiste, le miroir de l’unionisme et du duplessisme. L’ADQ fût ce qui s’en rapprocha le plus, mais l’intégrité idéologique de Mario Dumont est discutable. Le PQ, enfoncé dans le gauchisme et l’écologisme, n’y arrivera pas de sitôt. Le PCQ de Duhaime a le potentiel d’en être la réincarnation, mais son obstination à renier le nationalisme canadien-français et sa déification des comtés anglo-immigrés, n’en font qu’un PLQ plus à droite. Associer son nom à l’Union nationale, démonisée par la gauche et les élites, n’est en rien condamnable, au contraire, elle qui accumula les victoires électorales et autonomistes. Elle est une battante et une gagnante. Le nationalisme identitaire, quoi qu’en disent les défaitistes, les mondialistes, les souverainistes civiques, les pseudo-experts, la droite économique ou quelques animateurs de la radio de Québec, est partie prenante d’une stratégie électorale fructueuse. Particulièrement ici où un réflex patriotique est bien ancré. Son poids électoral suffit à faire ou défaire un gouvernement.

Mais les partis appréhendent les étiquettes – raciste, xénophobe, transphobe, etc. Une mollesse nationaliste qui rime avec rectitude politique. Une peur maladive de déplaire aux médias et à l’intelligentsia québécoise qui peuvent, en effet, avoir les dents longues en noircissant des réputations, en décrédibilisant, en humiliant, en bannissant de l’espace public toute personne n’adhérant pas au schéma narratif officiel. Ce terrain miné ne devrait pas freiner l’élan des nationalistes. La majorité – historique québécoise – silencieuse écoutera et appuiera le nationaliste qui mettra cartes sur table. Celui qui parlera d’immigration, de langue française,  d’accommodements religieux, de patrimoine. Celui qui ne sera pas obsédé par le « Oui » référendaire. Les politiciens à la Éric Duhaime, grandes gueules, capables de tenir tête aux petits génies journalistiques et aux bobos montréalais, n’auraient aucun mal à déployer leurs ailes nationalistes. Mais ils hésitent. Les succès politiques reposent pourtant sur un nationalisme franc et non sur l’adoration d’une communauté anglophone toujours insatisfaite.

Les politiciens, empêtrés dans des luttes intestines, dans les bassesses de la partisanerie, dans leur cupidité ou dans leur faim de prestige, en viennent à oublier les citoyens. Les rivalités politiques ne datent évidemment pas d’hier. Dès la fin du 18e siècle, nos ancêtres bas-canadiens s’affrontèrent sur l’arène parlementaire. C’était la naissance du parlementarisme canadien. D’inoubliables orateurs et personnages firent honneur à notre race, des hommes remarquables en jaillirent. Si nous pouvions, à une époque pas si lointaine, retrouver dans les médias différentes tendances politiques, un biais idéologique est dorénavant perceptible à travers une loupe médiatique qui regorge d’éloges à la diversité, à l’inclusion, à l’écologisme, au transgenrisme et qui abonde en wokisme, en postnationalisme. La puissance du capitalisme ultralibéral n’est pas non plus anecdotique. Son immigrationnisme le lie à cette gauche bigarrée animée d’une hargne animale qui s’intensifie et qui tente, au passage, de museler ceux qui la contredisent.

Si le camp nationaliste a été en mesure d’emmener le thème de l’immigration à l’avant-scène, les débats le concernant deviennent rapidement stériles, les immigrationnistes émettant une série de canulars et de psittacismes à un public captif. Une fausseté répétée atteindra habituellement sa cible. La panacée immigrationniste, celle qui règlerait par exemple une présumée pénurie de main d’œuvre, compte parmi ces sophismes, ces rhétoriques téléguidées, ces charlatanismes, ces non-sens, qui ont fait leur bout de chemin dans l’esprit des gens. Radio-Canada excelle dans cette propagande jovialiste. Les autres médias ont aussi emboîté le pas, outre quelques commentateurs ici et là, surtout dans les organes de Québecor qui eux peuvent apporter des nuances, ébruiter la folie immigrationniste, sans toutefois insister.

Les vrais enjeux

C’est pourquoi la lutte culturelle est si cruciale. Ses effets ont une incidence directe sur la classe politique et la société. La remporter chambardera une dynamique politique qui placera le patriotisme au cœur des priorités nationales. Ce changement de paradigme doit se produire sans quoi nous disparaitrons. Dans 15 ans, dans 30 ans, dans 50 ans. Qui sait ? Mais nous disparaitrons. Chacun de nous peut agir. Différemment, selon ses talents, ses capacités, ses forces. Par l’écriture, le mécénat, les webtélés, les réseaux sociaux, le noyautage, l’implication politique. A nous d’intervenir publiquement pour que l’immigration devienne autre chose qu’un enjeu secondaire inattaquable et irréfutable. Sortons de l’ombre en entreprenant de chambouler les mentalités sur l’immigration, pour que cesse les bons sentiments et cette idée préconçue et tordue de solution miracle ou d’élément essentiel au développement économique.

La démocratie libérale a été détournée : le peuple n’a jamais consenti à l’immigration de masse. Le moment est venu de faire une pause et de réfléchir. Plaidons pour un moratoire sur l’immigration. Un parti qui le proposerait calmement, intelligemment, sans égocentrisme, sans ressentiment, sans animosité, réussirait à rallier autant les plus patriotes d’entre nous que le simple citoyen qui s’inquiète ou s’interroge devant le phénomène immigrationniste.

Québec solidaire réclamait en juin dernier un débat des chefs portant exclusivement sur « la crise climatique ». Les nationalistes canadiens-français répliqueront qu’un débat autour de la démographie aurait franchement plus de pertinence. Ceci dit, les déboires du système de santé québécois seront au cœur de la prochaine campagne − le chaos hospitalier généré par un simple virus montra à nouveau sa fragilité et son inefficacité. Après deux années de mesures sanitaires abusives et d’autoritarisme legauien, le milieu politique recouvrerait de la crédibilité s’il mettait de l’avant des propositions venant bonifier les outils démocratiques et délimiter le pouvoir discrétionnaire exercé par le gouvernement. Les Québécois ne doivent plus revivre le cauchemar covidien, celui d’un contrôle des masses par la peur et la manipulation.

Mais si l’hymne à la liberté livré par Duhaime en emballa plusieurs, notre champ de vision politique ne doit pas se borner au prisme covidien. La démographie se dresse au centre de nos préoccupations nationales. Si nous pouvons nous affranchir, peu importe les moyens, de l’omnipotence et des trahisons d’un gouvernement, un changement de peuple est, lui, irréversible. Le « grand remplacement » n’est pas un complot mais un acte politique transformé en choix de société. Le patriotisme identitaire devient par conséquent notre cheval de bataille à tous, celui à prioriser. C’est droitiser le discours public, triompher de la guerre culturelle, redonner du cran et de la confiance à notre beau peuple, solidifier et célébrer les éléments qui composent le nationalisme canadien-français – la protection de la langue française, la préservation du patrimoine bâti et immatériel, la valorisation de notre culture et de nos traditions. Voici la métapolitique au travail.  

Nous avons le devoir moral d’appuyer les candidats les plus patriotes ; ceux qui nient la présence d’un racisme systémique ; ceux qui militent pour une réduction significative des seuils d’immigration ; ceux qui affichent leur patriotisme canadien-français au prix de déplaire à leur sacrosaint parti politique, de se mettre à dos des électeurs, d’être ridiculisés par les médias ou d’être flagellés sur la place publique ; ceux qui n’utilisent pas la langue de bois pour définir ou nommer le réel. Qu’ils soient caquistes, péquistes, conservateurs, autonomistes, souverainistes, de droite, de gauche. « La patrie avant le parti », disait Mercier.

Un chef doit se lever. Pas un sauveur, simplement quelqu’un qui s’intéressera sincèrement à notre destinée. Un meneur à la Daniel Johnson (père) qui, sans être charismatique, se voyait en nous. Nous faisons présentement face au vide abyssal. Il n’y a personne pour renverser la vapeur et pour secouer notre nonchalance et notre léthargie. Pas Legault, ni Duhaime, ni St-Pierre-Plamondon. Encore moins Nadeau-Dubois. Ni un Yves-François Blanchet qui censure les nationalistes identitaires plus vite que son ombre. Mais un Papineau, un Mercier, un Groulx, un Duplessis, un Lévesque, un Parizeau. Celui ou celle qui se drapera du Carillon Sacré-Cœur. Nous avons besoin de héros, de modèles à suivre, pour que notre histoire ne soit pas qu’une suite de défaites, pour plonger tête première dans notre merveilleuse épopée nord-américaine, pour montrer la noblesse de cette race si courageuse, magnifique, débrouillarde. Les Jacques Cartier, Samuel de Champlain, Pierre Le Moyne d’Iberville, Cavelier de La Salle, François-Gaston de Lévis, Louis Cyr, Maurice Richard, Félix Leclerc. Pour nourrir la flamme canadienne-française. Pour nous inspirer. Pour toujours.

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