Notre société change. Le règne de la laideur s’intensifie. Les valeurs traditionnelles partent en fumée. La social-démocratie s’est installée un peu partout, particulièrement dans un Québec sclérosé où les effets de la Révolution tranquille se font encore sentir. Le gauchisme s’est radicalisé en prenant les formes du wokisme et de l’écosocialisme. Le mondialisme se démarque, lui, en défigurant progressivement nos villes et villages qui jadis incarnaient notre identité nationale.
Le mondialisme et les Canadiens français
Les bouleversements sociaux et l’actualité internationale déstabilisent et choquent les Canadiens français − les attentats terroristes se multiplient, des fractures sociales apparaissent, l’insécurité n’est plus un fléau épisodique et anecdotique, notre anglicisation s’accélère, la crise du logement s’accentue. Derrière ces phénomènes se cachent les effets pervers d’un mondialisme qui, de fantaisie idéologique marginale, est devenu une doctrine politique bien implantée. Le Canada en est l’exemple le plus frappant : tous l’épousent naturellement. Le multiculturalisme, sa principale arme, n’est plus le joujou d’un parti ou d’une bande d’intellectuels bobos, mais bien un mécanisme politique institutionnalisé et intégré à même l’État canadien. Il est à la base de sa constitution, il fait force de loi.
Si le Canada anglais s’enlise dans son postnationalisme, les Canadiens français du Québec, eux, essayent, consciemment ou non, de résister. N’empêche que le tsunami mondialiste ne nous épargnera pas. Nous le constatons déjà. La grande région montréalaise y goûte. De toute époque, les métropoles se sont définies par leur cosmopolitisme, leur violence et leur complexité. L’immigration fait partie des incontournables de l’histoire humaine. Elle est inévitable. Mais le mondialisme actuel a pris une tournure dramatique : le volume d’immigrants atteint des sommets ; les immigrants emménagent de plus en plus dans nos régions gardiennes de nos traditions ; d’une immigration de souche européenne nous accueillons désormais la planète entière. Nous sommes ainsi passés d’une immigration contrôlée qui s’intégrait généralement assez bien, à une immigration diversifiée et bigarrée.
Les défis associés à l’immigration ne datent pas d’hier, surtout pour une société canadienne-française fragilisée par son statut de peuple minoritaire. Notre instinct de survie, fer de lance de notre nationalisme, agissait comme bouclier. Nous avions certes dans nos rangs, ici et là, quelques esprits colonisés et des mollassons, mais à l’unisson ou presque, autant à gauche, qu’à droite, que chez les ultramontains, les laïques, les libéraux, les conservateurs et les unionistes, tous avaient à cœur notre destinée collective. Malheureusement, le mondialisme a atteint la gauche, celle qui ne défend plus les ouvriers, et la droite économique, celle qui est déracinée.
Une population qui, aseptisée par des décennies d’un gauchisme maternant, exaspérée par l’immobilisme de ses dirigeants, lasse des luttes stériles et éprise de son confort, sombra dans un profond sommeil politique. Ce manque d’intérêt est également lié au comportement erratique de sa classe politique ultrapartisane. Les citoyens, désabusés, fatigués du clivage entre le référendisme compulsif péquiste et le fédéralisme assimilateur libéral, ne se soucient plus tellement d’une question nationale éclipsée par le bordel hospitalier, les aléas de l’économie et les préoccupations de la vie quotidienne. Apolitisés, indifférents, individualistes, ils laissèrent la voie libre à des idéologues mondialistes qui purent aisément mettre en place leurs dogmes.
L’avenir de la race canadienne-française dépasse le référendisme, l’étapisme ou l’indépendantisme. Il se prépare, se fortifie, se raffermie. En d’autres mots, il débute par un peuple fier et orgueilleux qui saura braver les tempêtes et relever les manches. Rien ne peut arrêter un peuple qui se tient debout. Pour nous, c’est savoir qui nous sommes, d’où nous devons, s’informer sur nos origines, nos luttes, nos victoires, nos défaites ; c’est s’émouvoir devant notre patrimoine, s’intéresser à notre littérature, à notre musique, à notre folklore, à notre terroir. Pour ne pas sombrer bref dans l’oubli et dans cet ethnomasochisme popularisé par des universités états-uniennes embourbées dans le wokisme, cette espèce de fanatisme idéologique qui s’attaque aux valeurs occidentales. Un peuple qui se connait par cœur admire ses ancêtres et ne renie pas son histoire, il s’assume aussi en pérennisant sa culture : la nôtre est française et catholique et fût bâtie d’arrache-pied sur les rives d’un majestueux fleuve bordé par quelques arpents de neige.
Les Canadiens français doivent s’intéresser à l’actualité, mais encore faut-il la comprendre car bon nombre de lois, de mesures et de débats actuels découlent de notre réalité géopolitique, de notre rapport avec le passé, d’une continuité historique normale. Il est facile de dénoncer la loi 21 et la loi 96 quand nous ne pouvons en apprécier ni les rouages et ni la logique les justifiant. Pour la droite économique et la droite libertarienne, elles ne sont qu’un frein de plus au développement économique ou aux libertés individuelles − comme une taxe. De telles lois doivent être placées dans leurs contextes. Le manque de connaissances historiques des Québécois favorise les discours immigrationnistes et banalise les changements démographiques. Nos livres d’histoire se ferment, accumulent la poussière, en cette ère où la technologie robotise et abêtisse les jeunes et où un nivellement vers le bas émerge. Cette jeunesse, le souffle de la nation, doit lire, s’instruire, se souvenir et s’imprégner du passé pour que cessent ces réflexes elvisgratonnesques, pour qu’un « nous » vigoureux et increvable surgisse. Un devoir de mémoire qui est un passage obligé à toute renaissance patriotique. Les nationalistes savent mieux que quiconque que la race canadienne-française, si unique, admirable et courageuse, mérite de poursuivre son épopée. Si s’affirmer devient la première étape à ce renouveau, il s’agit par la suite d’employer cette assurance pour contrer un mondialisme déchaîné. C’est se familiariser avec la métapolitique.
L’immigration massive que nous subissons travestira à jamais le portrait du pays. Le gouvernement fédéral, qu’il soit libéral ou conservateur, impose au Québec son agenda immigrationniste. Justin Trudeau aura précipité notre chute en dépouillant le Canada de tout lien historique et en transformant ses métropoles en bidonville global, en copies des pires ghettos new-yorkais, en des satellites états-uniens.
Un message mondialiste qui circule efficacement

Une économie en santé permet à un peuple de durer et de s’épanouir. Trop souvent dans notre histoire une économie vacillante aura menée à des vagues importantes d’émigration. Mais une nation ne se résume pas au PIB et à l’argent. Vouloir accueillir des milliers d’immigrants au nom d’une prétendue croissance économique ne fait aucun sens. C’est l’exercice d’un immigrationnisme fou qui propage des sophismes, des raccourcis intellectuels et des promesses d’un monde édenien. Des États peu peuplés comme le Luxembourg, la Norvège et Monaco s’en tirent très bien et continuent de prospérer, tandis que le Brésil, le Mexique, certaines régions de l’Asie du sud-est, le continent africain, l’Inde et Haïti, dans lesquels vivent entassés des millions d’habitants, seront ad vitam aeternam dans la dèche. Le gouvernement québécois doit rester ferme par rapport à un gouvernement fédéral centralisateur qui, pour ralentir notre marche vers l’émancipation politique, mettra à profit son génie créatif. Ce dernier est passé maître dans l’art de tromper. Il nous asphyxie, nous corrompt intellectuellement, nous plonge dans un climat anxiogène et culpabilisateur, nous dilue dans une mer anglosaxonne et multiculturelle. Il temporisera, jouera du compromis, retardera l’échéance, conscient que notre mort par assimilation tranquille arrivera d’elle-même comme un cadeau du destin et un sourire de l’Histoire.
Les médias traditionnels (dont Radio-Canada et La Presse), complices dans cette manœuvre hautement idéologique, trahissent leur mission d’offrir au public une information équilibrée et impartiale. À la merci de gouvernements qui par leur dirigisme économique les subventionnent aveuglément, ils se sont écartés, peu à peu, de leurs idéaux professionnels qui reposent sur la crédibilité journalistique, l’objectivité et la présentation de différents points de vue à des citoyens qui pourront ensuite, librement, les parcourir, les analyser, les comparer, en débattre. Mais les médias ne montrent plus, notamment dans les enjeux rattachés à la préservation de notre nation, qu’un côté de la médaille, celui insistant sur les « bienfaits » de l’immigration et sur la pertinence du multiculturalisme canadien. Ce schéma narratif officiel, pourrait-on dire, transcende le Canada, lui qui a contaminé le discours public occidental. La fonction publique, le sport professionnel, le milieu artistique, les multinationales, l’école et les institutions financières en n’ont que pour l’inclusion et la diversité à tout prix. Se projette ainsi le révisionnisme historique d’une gauche radicale qui veut faire table rase du passé, sur autrement dit nos symboles identitaires et traditionnels (principalement ceux du catholicisme), nos concepts millénaires et nos personnages marquants, afin de pouvoir dominer plus facilement, après coup, la scène politique et les structures sociales. Pour y parvenir, elle censure, ostracise et fait disparaître de l’espace public les récalcitrants idéologiques. Elle brusque, avance de façon autoritaire, instrumentalise des mouvements légitimes (féminisme, écologisme, syndicalisme, etc.), sermonne les gens, étale sa vertu. Nous nous trouvons au centre d’une guerre culturelle dans laquelle les droitards, les conservateurs et les nationalistes identitaires auront à s’affranchir de leurs craintes, à délaisser une inertie devenue chronique, à se surpasser, à faire honneur à la race canadienne-française.
La démarche confuse empruntée par la CAQ est caractéristique des gouvernements « nationalistes » modernes qui disent une chose un jour puis s’en excusent honteusement le lendemain. C’est reculer comme un lâche ou balayer sous le tapis la moindre polémique. Dès qu’un gouvernement québécois prévoit renforcir les critères d’admissibilité à l’immigration, diminuer les seuils d’immigration ou protéger la langue française, le Canada s’emballe, c’est bien connu. Et Legault, imitant Robert Bourassa, hésitera, fléchira, montrera des signes de faiblesse et d’inefficacité. Que ce soit face à un gouvernement fédéral centralisateur qui appuie sur l’accélérateur mondialiste, face aux attaques de certains médias, des universitaires, des artistes et des politiciens canadiens, face aux demandes incessantes du patronat – et de ses besoins « urgents » d’immigrants pour répondre à une présumée pénurie de main d’œuvre.
Un déblocage intellectuel s’observe néanmoins. Des médias indépendants et des chroniqueurs québécois osent sortir des sentiers battus. Plusieurs abuseront néanmoins d’euphémismes et de détours linguistiques – par peur de nommer le réel. Par contre, des tabous autrefois inattaquables s’invitent aujourd’hui dans les débats publics. Celui sur l’immigration en témoigne. Est-ce trop peu trop tard ?
Car une immigration massive fragilise, à long terme, le tissu social et chamboule drastiquement le visage démographique et démocratique d’un État. Une évolution terrible qui s’abat sur un Occident en pleine déroute. C’est l’apparition d’une citoyenneté interchangeable et du nationalisme dit civique. Dans Option Québec, René Lévesque critiquait ce fantasme « d’homme nouveau » :
« Chez l’individu, on cherche un être prêt à se plonger dans l’homogénéisation des peuples, un être dénationalisé, presque désincarné, qui ne penserait plus qu’à son titre d’Homme et, avec une sagesse exemplaire, qu’au seul progrès socioéconomique (aux «vrais» problèmes, dit-on volontiers en faisant la moue sur tout le reste). »
Si l’Europe connaît une crise migratoire sans précédent, le Canada subit, lui, une véritable transformation démographique. Des chiffres récents viennent confirmer cette tendance affolante. Statistique Canada avançait dans un récent rapport :
« En 2021, plus de 8,3 millions de personnes, soit près du quart (23%) de la population, étaient ou avaient déjà été des immigrants reçus ou des résidents permanents. Il s’agit de la plus forte proportion depuis la Confédération […] ainsi que de la proportion la plus élevée parmi les pays du G7[1]. »
Ce ratio est plus élevé qu’aux États-Unis où il est de 15% et presque le double des pays européens qui se situe en moyenne à 12%[2]. Ces statistiques ne tracasseront nullement les politiciens canadiens, bien au contraire, puisque leur désir d’un pays doté d’un multiculturalisme total se matérialise devant leurs yeux. Cette philosophie politique devient insoutenable pour un Québec coincé entre un Canada suicidaire et la puissance culturelle états-unienne. Les débordements et la violence qui gagnent du terrain en Europe devrait nous servir de leçons. Des avertissements que le gouvernement canadien ignore complètement. Ceux qui suivent l’actualité auront compris que ce vent tapageur secoue déjà Montréal, Toronto, Winnipeg et Vancouver, ces centres urbains qui pullulent de fusillades, de meurtres, d’agressions, de gangs de rue, de vandales, de pulsions criminogènes.
D’ordinaire, l’immigrant qui s’établissait au Québec le faisait avec modestie, avec la volonté de s’intégrer. Les seuils d’immigration, plus raisonnables, permettaient une meilleure cohésion, une meilleure adaptation. Cette immigration était surtout d’essence européenne et s’acclimatait plus aisément à nous. Si l’immigrant gardait des éléments de sa culture − pensons aux Irlandais et aux Écossais qui amenèrent ici maintes coutumes − il était avant tout un Canadien avec une touche exotique qui pouvait nous charmer. Le multiculturalisme aura changé la donne, lui qui appliqué à forte dose, accepte toute culture, toute race, toute langue, toute religion. Le gouvernement canadien l’officialise même dans ses contacts avec les immigrants. Il ne les incite donc pas à adopter notre mode de vie, nos valeurs, nos mœurs, nos pratiques. Les membres d’une communauté ethnique récréeront sans gêne un environnement social semblable au pays qu’ils voulaient pourtant fuir. Ils seront encouragés à végéter dans un ghetto en marge de la société canadienne ou québécoise. Que signifie dès lors être Canadien ou Québécois si ce n’est que de partager un même territoire, le même passeport, la même citoyenneté ?
L’immigrant le plus instruit, le plus agréable, le plus respecté, l’ami de « tous », conservera en lui un fond tribaliste. Il s’opposera aux intérêts nationaux du Québec, votera pour le Parti libéral et s’adonnera au psittacisme classique du néo-québécois revanchard qui se lamente sans cesse. D’une population si segmentée naîtra de la méfiance, du ressentiment, des malaises, des incompréhensions. Ce sont des chocs culturels, des incompatibilités civilisationnelles parfois irréconciliables. Un cosmopolitisme poussé à son état maximal et qui fait en sorte que plus personne ne se comprend. Toutefois, le gouvernement fédéral, en ligne directe avec l’Initiative du siècle, emporte dans sa folie le Québec. Le multiculturalisme canadien n’admet pas le caractère distinctif des Canadiens français. Il l’écrase comme le ferait une armée devant une rébellion. Si dès 1763, le Conquérant britannique et les autorités anglaises voyaient en nous une nation inférieure et méprisable (notre papisme les agaçait), notre « revanche des berceaux » et notre ténacité permirent de tenir bon et de bomber le torse en quelques occasions. Ce patriotisme se canalisa à travers des organisations nationalistes, des journaux, des auteurs, des politiciens, des artistes talentueux, des actions spontanées. Les Québécois se donnèrent des outils économiques et sociaux et caressèrent des projets politiques qui prirent diverses formes : autonomisme, égalité, statut particulier, étapisme, souveraineté-association, indépendance. Des jalons pour un peuple qui avait toute l’avenir devant lui.
Hélas le 21e siècle, c’est celui de l’obscurantisme woke, celui du gauchisme global, celui d’un mondialisme qui déconstruit les nations et qui ébranle nos fondations civilisationnelles. Le gouvernement québécois doit sortir et vite de ce Canada qui freine ses ambitions et menace continuellement sa personnalité collective, celle héritée de ses ancêtres – et qui par un immigrationnisme idéologique annonce des heures tourmentées. Nous avons su, malgré les obstacles, les contraintes constitutionnelles, l’intransigeance anglosaxonne, les querelles intestines et les échecs répétés d’un fédéralisme supposément renouvelé encore et encore, préserver notre belle culture canadienne-française. Une culture tenue à bout de bras, pour un temps, par le clergé, des politiciens visionnaires, des cercles patriotiques…et par des milliers de travailleurs de l’ombre, ces cultivateurs, ces artisans, ces ouvriers, ces héros effacés sans qui notre race ne serait qu’un résidu folklorique de type louisianais.
Si les orangistes, les fédéralistes, les éditorialistes des médias canadiens-anglais, les gros bonnets torontois et la culture hollywoodienne ne purent transpercer l’armure canadienne-française, le mondialisme y parviendra vraisemblablement – son immigrationnisme déteint sur notre démographie ; son multiculturalisme solidifie son emprise sur nous et mènera à l’éclatement d’une identité canadienne-française si vaillamment construite, pierre par pierre, depuis plus de quatre siècles ; et sa rectitude politique, qui nous tient tranquille, à genoux devant les minorités, renforce la pusillanimité des politiciens et contraint à l’autocensure.
Les changements démographiques influencent des stratèges politiques qui doivent dorénavant axer leur message en fonction d’un clientélisme bien précis. C’est pourquoi les politiciens canadiens à la Trudeau ne s’adressent non plus aux « Canadiens » d’un océan à l’autre mais plutôt à un groupe prédéterminé. Ils iront à la rencontre des groupes de pression transgenres, de la diaspora haïtienne, de la communauté arabo-musulmane, sikh, juive, hispanique ou asiatique. Le multiculturalisme est de la réingénierie sociale à portée explosive, un marxisme culturel déployé activement. Il s’apparente à une balkanisation culturelle qui apporte une ambiance conflictuelle perpétuelle. La situation se dégradera davantage si les gouvernements ne s’éloignent pas du prisme immigrationniste et s’ils se soumettent à un wokisme qui cherche à accuser puis désarmer les forces policières et à faire du policier une sorte de travailleur social inoffensif.
La gauche régressive vise à dépouiller l’homme blanc de ses soi-disant privilèges et nos partis politiques « nationalistes » contribuent à cette réécriture sociétale en étant incapables de lui répliquer – par aplaventrisme, partisanerie circonstancielle, naïveté, paresse intellectuelle ou amnésie volontaire. À l’image de ce Bloquiste qui écrivait sur les réseaux sociaux « […] à vrai dire, c’est encore plus beau d’être néo-Québécois que Québécois tout court. » Les immigrants, placés sur un piédestal, jouissent de nos programmes sociaux généreux, entretiennent une communication étroite avec leur pays d’origine, rejettent le patrimoine culturel québécois, tout en maugréant dès qu’un gouvernement s’aventure en zone un peu plus nationaliste. En venant s’établir dans un Canada multiethnique, apprendre le français devient pour eux une tâche secondaire et dérisoire, un embarras qu’ils voudraient contourner. Oui, ils participeront à l’économie, aimeront le hockey, tondront leur pelouse, mangeront de la poutine, investiront dans l’immobilier, se promèneront en voiture, achèteront le même modèle de cellulaire que les autres Québécois. Mais cette camaraderie peut être fausse ou superficielle.
Les terroristes de Charlie Hebdo et du Bataclan parlaient…le français

L’immigrationnisme hystérique des dernières années a non seulement érodé notre identité nationale et modifié notre démographie, il a aussi introduit ici des éléments indésirables et des profiteurs. Parmi les dangers qui planent sur nos têtes, il y a une Chine communiste prisée par des petits génies qui rêvent à un Québec rouge orwellien (avec son crédit social et son identité numérique) et un islamisme qui se glisse dans nos villes tel un cheval de Troie en progressant de manière chirurgicale par l’immigration et de manière sanglante par le terrorisme. Dans un Québec où la religion fût supplantée par une laïcité qui ne servait qu’à nous déchristianiser, les clochers de nos églises qui éblouissaient le ciel québécois tombent maintenant en ruine, remplacés dans le paysage par des minarets d’un autre monde.
Le déclin du français au Québec suggère aux politiciens et aux chroniqueurs qu’il faille prioriser et augmenter illico l’immigration francophone. Ils associent, avec imprudence ou insouciance, le nationalisme et la langue française. Si ce lien pouvait tenir la route lorsque les immigrants provenaient essentiellement d’Europe, la conjoncture socio-politique de 2023 est toute autre. Les nouveaux arrivants débarquent d’un peu partout à travers la francophonie, de l’Europe continentale au tiers-monde en passant par le Maghreb et l’Asie. Chaque région ou territoire a sa propre culture, ses habitudes, ses valeurs, son histoire. Ils affluent en sol québécois sans avoir au préalable d’attachement émotif pour le Québec, sans envie de s’abreuver à notre culture, regrettant le pays qu’ils quittent. Il serait simpliste de croire à une éventuelle intégration satisfaisante. L’immigrant importera des traits de personnalité, des mécanismes et des automatismes souvent incompatibles avec le Québec.
Environ 40% des immigrants qui aboutissent au Québec le font comme réfugiés ou avec l’aide du regroupement familial, selon des programmes initiés par le gouvernement fédéral. Ce sont majoritairement des personnes à charge (âgées ou malades), sans qualification académique notable, qui ne maîtrisent que très peu le français et qui par conséquent, n’ont pas accès au marché du travail[3]. Elles nuisent à l’économie, surchargent le réseau public, s’isolent dans leur milieu, leur clan. Le Québec écope pour le laxisme frontalier et l’immigrationnisme empressé de l’État canadien. L’immigration illégale est cautionnée par les gouvernements et l’immigration économique, qui peut être salutaire si elle est ciblée, prudente et pondérée, devient rapidement dommageable pour la société si elle n’a d’autre but que d’assouvir le fantasme idéologique de mondialistes qui radoteront une série d’arguments trompeurs, de déclarations sensationnalistes et de propos insensés et incohérents – pour régler une pseudo-pénurie de main d’œuvre.
Les mondialistes gouvernent le Canada comme s’il n’y avait plus de barrière. De dire que le chemin Roxham est une passoire n’étonnera personne. Ce sont les dérives du sans-frontiérisme. Annuellement, des milliers de demandeurs d’asile franchissent illégalement la frontière canado-étatsunienne. Le gouvernement fédéral, plutôt que de faire respecter la loi, préfère dérouler le tapis rouge en les accueillant comme le ferait un hôtelier ou un restaurateur avec sa clientèle. Entre-temps, le gouvernement québécois, peu importe le parti au pouvoir, fronce les sourcils puis regarde ailleurs. La CAQ parle et promet beaucoup, mais son nationalisme n’est qu’esthétique. Il est à souhaiter que Legault se lève enfin et agisse en capitaine du bateau amiral de la nation canadienne-française. Qu’il fasse de notre destin collectif son obsession. En contrant le déclin du français et en réduisant les seuils d’immigration. Le constat est là, révélateur : en plus de vingt ans, soit depuis la défaite référendaire de 1995, les gouvernements ont laissé le mondialisme et le gauchisme gangrener et affaiblir le Québec. Ils ont baissé les bras quant à leur rôle de chef de file dans la transmission, de génération en génération, de nos racines canadiennes-françaises et pour faire du Québec le foyer national des Canadiens français, son point de rassemblement le plus franc et le plus dynamique.
Il n’y a pas si longtemps, nous étions un peuple confiant en quête d’autonomie. Nous tentions de rétablir intégralement des droits constitutionnels qui nous avaient échappés au sein d’une Confédération canadienne réputée biculturelle. En 2023, le Québec est menacé à l’intérieur de sa propre forteresse. Le fédéralisme ne nous convient pas et l’envahisseur est moins le méchant anglais que le mondialisme trudeauien. C’est au gouvernement québécois de prendre le relais. Il peut, par des leviers politiques, économiques et législatifs, mener efficacement notre nation à bon port.
Le nationalisme est une force politique qu’il faut embrasser. Le nôtre doit être ancré dans l’histoire de ce village gaulois du nord. Et c’est d’abord le peuple, c’est-à-dire un mouvement populaire, qui doit allumer et nourrir la flamme patriotique. Nous roulons sur un boulevard d’opportunités. Des entraves peuvent nous incommoder et nous décourager, quelques-unes paraitront insurmontables. Il n’y a pas de recette miracle. Nous sommes condamnés à faire montre d’obstination et de détermination. Le gouvernement caquiste n’a plus d’excuse s’il est vraiment sincère dans ses intentions d’aller de l’avant avec des mesures nationalistes musclées bonnes à inverser les tendances démographiques.
Les Québécois doivent se souvenir de ceux qui défrichèrent, labourèrent, défendirent et aimèrent notre patrie bien-aimée.
[1] Extrait d’un rapport publié le 26 octobre 2022 sur 150.statcan.gc.ca.
[2] Ces statistiques proviennent d’un article publié le 26 octobre 2022 sur ici.radio-canada.ca et qui faisait écho au rapport de Statistique Canada. Si pour tout nationaliste, ces chiffres donnent froid dans le dos, Radio-Canada les présentait en tant que bonne nouvelle. L’idéal multiculturel radio-canadien fracasse des records.
[3] Ces informations reprennent un segment du rapport « Mise à jour et clarification des données sur l’immigration et le marché du travail » publié en 2019 sur institutduquebec.ca