Novembre 2022
Discours d’un député imaginaire lors de la première session parlementaire depuis la réélection de la CAQ
Merci Monsieur le Président,
Je suis honoré d’être ici dans cette Assemblée nationale jadis prestigieuse car oui les temps changent.
Plusieurs hommes et femmes, qui se sont assis sur ces sièges, firent briller notre nation. Ils s’illustrèrent au nom d’un idéal, celui de défendre notre patrie. Ils l’aimèrent profondément, de toutes leurs tripes. Ils voyaient grand pour elle. Ils voulurent sincèrement et humblement le bien de leurs compatriotes.
Le Premier ministre du Québec est le capitaine du navire amiral des Français d’Amérique. Il n’est pas le chef d’État d’une vulgaire province canadienne. Il dirige la destinée d’une nation toute entière, d’un peuple fondateur, d’un peuple extraordinaire, d’un peuple isolé. Son rôle est loin d’être symbolique. Il représente le dernier rempart vis-à-vis les menaces centralisatrices et assimilatrices centenaires d’un gouvernement fédéral qui espère depuis toujours notre disparition et face aux tentations de la culture populaire états-unienne − l’exubérance disneyenne et hollywoodienne se reflète partout. Il incarne le sage, le guide, l’espoir d’un peuple devant les tourments et les incertitudes qu’apportent les aléas d’une nation. Il est le père qui protège ses enfants. Il a le devoir de respecter les traditions léguées par les aïeux d’un peuple qui est toujours là, malgré le labeur et les sacrifices menant au défrichage et à la découverte du nouveau monde ; malgré les défaites, le sang qui a coulé et les larmes versées à travers l’épopée fabuleuse de ce petit peuple tenace et fier, un peuple qui chercha lui aussi, un jour, à s’émanciper, à respirer les arômes de cette liberté qui aujourd’hui est synonyme, pour certains petits génies, de racisme, de complotisme et d’intolérance. Cette liberté qui fait trembler de peur des citoyens endoctrinés par une gauche devenue régressive et antinationaliste, cette liberté qui a été ridiculisée et méprisée par les fidèles du sanitairement correct, ces altruistes grégaires masqués du dimanche qui pratiqua un psittacisme gênant. Le covidisme, c’était l’altruisme à géométrie variable ou autrement dit, c’est le signalement de la vertu des bien-pensants.
De véritables patriotes tinrent jadis le gouvernail de notre destinée : les Mercier, Johnson et Lévesque symbolisèrent par exemple cet amour de la terre natale. Ils étaient là pour nous, pour leurs compatriotes, pour les descendants des pionniers de la Nouvelle-France. Ils étaient des libérateurs de peuple, si j’ose dire. En période covidienne, l’héritier du Saint-Siège québécois, François Legault, a régné dans un absolutisme à la sauce soviétique, à la manière d’un monarque intouchable. Si la partisannerie fait partie des mœurs politiques québécoises et que le politicien est depuis toujours guidé par des instincts électoralistes et carriéristes, la grande majorité de nos élus, à travers notre histoire parlementaire, étaient sincèrement investis d’une mission, celle de servir le peuple, celle de contribuer au développement et à l’épanouissement des siens. La classe politique actuelle, celle du nouveau millénaire, changea la donne. Elle se caractérise par son caractère narcissique, délétère et défaitiste. Sa corruption idéologique nourrit par une gauche mondialiste agressive, l’a placée au firmament des méprisables de la société. Le gouvernement caquiste dirigé d’une main de fer par un premier ministre intransigeant et arrogant, a divisé le peuple québécois comme jamais auparavant.
Mes paroles sont dures, je l’admets, mais elles sont nécessaires. Le présent contexte l’oblige. Le Québec historique tel que nous l’aimons, tel que nous le connaissons, celui de nos pères, grands-pères et de nos aïeux, est à la croisée des chemins. Il est en déroute total. Le mondialisme (et son arme favorite l’immigrationnisme) l’a atteint en plein cœur. La gauche radicale prépare ses desseins de manière à effacer la majorité historique de ce village gaulois nord-américain. A une heure si grave, nous devons nous unir, nous regrouper et faire preuve d’une solidarité fraternelle. La crise covidienne, celle qui fut politique et non sanitaire, celle orchestrée dans un déni démocratique insoutenable, fractionna le climat social.
Car oui, chers collègues, il y a eu une dérive autoritaire, un déficit démocratique. Alors que par le passé, plusieurs députés quittèrent leur caucus respectif dans un élan de courage et de sagesse, abandonnant une famille politique, la stabilité, le calme, le pouvoir pour une question de principe, par patriotisme − pensons à ces députés libéraux et conservateurs qui autrefois fondèrent le Bloc Québécois. Le politicien moderne, hélas, donne trop souvent dans la facilité, la rectitude politique et la peur de déplaire. Son idéologie prime. Il songe d’abord à un Québec de gauche, immigrationniste, étatiste et pourquoi pas socialiste ? Pour plusieurs doctrinaires gauchistes supposément indépendantistes, la souveraineté est, elle, conditionnelle : à un Québec qui se devra d’être progressiste, vert, contre le pétrole, contre la présence du privé en santé, pour la diversité à tout vent. Un pays ne se construit pas avec des « oui, mais », il se bâtit avec le cœur, l’âme d’une nation, une identité, une histoire. Cet état d’esprit a disparu. Il a été remplacé par une grossière unanimité antipeuple, par une pensée unique, par un schéma narratif officiel et dominant. Des libertés si durement acquises nous ont été soutirées sous de faux prétextes sanitaires. Nos droits qui semblaient implacables, inaliénables, enchâssés dans une Charte des droits et libertés au-dessus de tout, dans un pays dit démocratique comme le nôtre, se sont envolés sans que vraiment personne ne réagisse. Pour nous protéger d’un virus, ont-ils dit sans rire.
La gauche woke nous a dessiné à travers cette cacophonie sanitaire un monde orwellien, un monde qui renie ses traditions. Les différentes chartes n’avaient comme but, c’est maintenant clair, de ne défendre que certaines minorités et ce dans un exercice mondialiste bien ficelé. Nos droits et libertés les plus fondamentales n’étaient que théoriques – la liberté d’expression et de conscience, le droit de circuler, de travailler et de se rassembler, l’obligation de se masquer et de pratiquer des mesures sanitaires abusives et kafkaïennes.
M. le Président, nos ancêtres avaient soif de libertés et de rêves. D’en-haut, témoins du triste spectacle qui se profile à l’horizon, ils doivent rougir de honte et de colère. Le Québec se transforme en royaume socialiste et arbitraire, en s’inspirant de la Chine communiste et en appliquant la recette mondialiste imposée par des organisations supranationales. Avec le sanitarisme, les autorités ont formé une génération d’enfants prête à l’esclavage. La liberté incarnera pour elle une notion confuse et éloignée, un vestige flou du passé, un mot tabou. Les 125 députés présents à l’Assemblée Nationale pendant la crise covidienne se sont écrasés, se sont enfouis, cachés. Ils se devaient de rassurer les plus inquiets, c’est vrai, mais aussi d’écouter et de défendre ceux qui s’opposaient aux mesures, ou qui du moins, les questionnaient. « Il n’y a pas que la Covid dans la vie », aurions-nous pu répliquer pour paraphraser un ancien hockeyeur. Une unanimité parlementaire dans la répression et la démesure sanitaire. Il y avait même de la surenchère.
Il eut certes ici et là quelques bruits de fond pour contester le gouvernement, bruits rapidement rabroués par un gouvernement allergique aux critiques. C’était la puissance de l’oligarchie ploutocratique québécoise. Une indifférence quasi généralisée de nos décideurs, élus et autorités devant l’explosion des dommages collatéraux provoqués par l’extrémisme sanitaire : les problèmes cognitifs et sociaux, la détresse psychologique, les cas de suicide, les obstacles additionnels à l’apprentissage des jeunes, le chômage, les ambitions entrepreneuriales qui prennent fin, l’alcoolisme, la dépendance aux drogues et aux médicaments, la surexposition à son écran d’ordinateur et de téléphone, les tensions et les divisions, la fin de vie misérable de plusieurs aînés, la perte des bonnes habitudes de vie, etc. Les députés étaient déconnectés et éloignés de la réalité sur le terrain. Ils ont eux aussi participé, sans le vouloir peut-être, à une campagne de peur continue. Aux yeux de bien des gens, les politiciens ne furent que des marionnettes tétanisées par le gouvernement ou même en accord avec cette nouvelle normalité liberticide et masquée. Avec le Québec legauien, nous sommes à des années lumières du panache des gouvernements de ses prédécesseurs, de ceux des Chauveau, Chapleau, Mercier, Duplessis, Johnson, Lévesque, Parizeau, Bouchard, Landry…
Il faut respecter ses adversaires idéologiques et politiques. Je n’avais pour ainsi dire aucun point en commun avec les gouvernements Couillard et Charest, tous deux à la solde du mondialisme, tous deux interventionnistes, étatistes, fédéralistes et à l’éthique élastique. Je ne partageais assurément pas leurs idées, leurs visions de notre Québec. Mais je les respectais. Ils avaient été élus démocratiquement et les Québécois savaient à quoi s’en tenir avec un régime libéral. Ce qu’a fait le gouvernement caquiste au peuple pendant la crise covidienne est impardonnable. Le respect et l’honneur ne s’achètent pas, ils se méritent. Pour plusieurs québécois, la CAQ est allée trop loin. Elle ne tolérait aucune dissidence et n’a jamais respecté les cris de détresse de milliers de gens. Pourquoi la respectais-je. Élue en 2018 sous un vernis bleu nationaliste, la CAQ a plutôt un cœur rouge fédéraliste. Son discours conservateur et nationaliste initial, à l’accent parfois adéquiste était encore là un jeu politique. Le parti du changement s’est transformé en une copie conforme des gouvernements précédents. Un gouvernement caquiste qui a hérité de la mentalité québécoise des 50 dernières années, celle d’un État fort, celle d’un État laïc au détriment de nos valeurs traditionnelles et historiques. La CAQ a poursuivi le déclin identitaire de notre peuple, a poursuivi l’étranglement fiscal des contribuables, s’est métamorphosée elle aussi en écologiste décomplexé. Mais pire encore, elle avait l’occasion de montrer un nationalisme renouvelé puis de remodeler notre système de santé et notre conception du rôle d’un État qui, nous l’avons constaté, a échoué sur toute la ligne.
La crise covidienne a montré les limites de la social-démocratie et l’échec d’un système de santé syndico-bureaucratique. Elle préféra jouer les fiers-à-bras et les matamores dans une société devenue virophobique. Elle instaura un État policier pour une simple grippe qui ne tua qu’une catégorie de gens déjà vulnérables. Un virus qui fut un prétexte pour abuser de ses pouvoirs, pour contrôler les Québécois, pour redessiner les contours de notre quotidien sous une propagande de peur basée sur absolument rien sinon par électoralisme et soumission capitaliste. Un gouvernement caquiste dopé par le pouvoir. C’était à pleurer. Nous espérions beaucoup de la CAQ en 2018. De dire qu’elle a déçue serait un euphémisme. Je le dis avec regret car pour moi, l’important n’est pas la réputation d’un parti politique, ce n’est pas de savoir « Qui a fait quoi ». Il n’y a pas d’égocentrisme à avoir. L’enjeu, c’est le sort de la nation québécoise.
La majorité historique québécoise et les immigrants qui ont fui l’enfer communiste ont la couenne dure. Si nous avons pu survivre malgré des épisodes douloureux, ils ont su, eux, traverser le monde pour venir chercher chez nous un semblant de liberté. Un gouvernement peut commettre des erreurs, abuser de certains de ses pouvoirs, errer, faire preuve d’ignorance, d’arrogance. C’est la nature même de la politique qui est un champ de bataille sans pitié. C’est l’histoire de la démocratie occidentale. Peut-on l’améliorer ? Absolument. Si je me suis improvisé auteur, si je me suis impliqué dans la vie politique, c’est par amour de la patrie en premier lieu, mais aussi pour renforcer et améliorer nos leviers démocratiques, pour redonner au peuple ses droits, ses privilèges. Le gouvernement Legault a franchi une ligne, un point de non-retour. Son manque de cœur, de sensibilité et d’humanisme pendant la crise covidienne seront marqués à jamais dans notre histoire nationale. Il a brimé son peuple, il ne lui a jamais fait confiance, il l’a infantilisé et materné. Il lui a dirigé des torts pour cacher sa malveillance et sa propre incompétence. Il a divisé les Québécois. Notre peuple, isolé dans cette mer anglophone et multiculturelle, a besoin de s’unir et non pas de s’entredéchirer. Le Premier ministre ne l’a visiblement pas compris…volontairement ou non. Plutôt que de le soutenir comme le firent ses prédécesseurs du 19e et du 20e siècle, il le plaça sous le joug du mondialisme et du capitalisme sauvage. Il installa un climat de suspicion digne d’un régime communiste où tous et chacun frémissaient à l’idée de déplaire au politburo caquiste et trépignaient de joie à dénoncer son voisin.
Le gouvernement érigea un mur entre les citoyens qui se traduisit en « deux minutes de la haine », une bien-pensance qui focalise sa frustration et sa vertu sur des boucs émissaires innocents. Une fracture sociale qui a exposé la laideur humaine et qui pour une nation s’avère être un point tournant, une scène déchirante susceptible de laisser de longues plaies à cicatriser. Des divisions donc, mais aussi une dangereuse courbe liberticide propulsée par des mesures sanitaires qui nous ont éloignées les uns des autres dans un exercice où l’humain a perdu ses repères, s’est cloîtré. Un moment où les contacts humains, à la base même de l’Humanité, se sont étiolés et clairsemés. Ce fût le triomphe de l’individualisme, arme redoutable pour tout gouvernement qui espère s’imposer, asseoir son pouvoir et en abuser. Le pouvoir est une drogue dure : il corrompt et rend fou. Cette attitude autoritaire qui cavalièrement, balaya toute opposition et alliance citoyenne, est incompatible avec le supposé nationalisme rassembleur que voulait prôner la CAQ.
Par ailleurs, son gouvernement a lui aussi cédé régulièrement aux pressions d’une gauche folle à lier. C’était prévisible. Les politiciens du nouveau millénaire mouillent leur pantalon devant les groupuscules de la gauche qui salivent à l’idée de remodeler le monde à leur image en travaillant à effacer toute trace de notre civilisation et perpétuant l’héritage idéologique laissé par d’autres mondialistes. Nous sommes témoins depuis trop longtemps d’une surenchère gauchiste. Le Québec y « excelle » et fait preuve de leader. Les générations futures vous remercient déjà pour leur endettement chronique, une crise du logement perpétuelle et une insécurité galopante. Elles vous remercieront aussi à genoux pour la faillite d’un modèle québécois inefficace sur qui elles dépendront largement.
La crise covidienne n’aura qu’accélérée la réalisation d’un fantasme socialiste. Le gouvernement chercha dans son coffre à astuces politiques mille et une stratégies pour prolonger notre calvaire covidien. Des acteurs qui jouèrent simultanément le malade imaginaire, Gaston Lagaffe et Dieu. Il n’a copié que les pires mesures liberticides d’un peu partout dans le monde, a manipulé les chiffres à son avantage, a joué les narcissiques bonbons s’octroyant des médailles et des prix, a profité de notre bonne foi, a abusé du crétinisme de certains. Son absolutisme fit souffler un vent liberticide tapageur, son discours nous sombra dans le désespoir, il terrorisa les plus faibles et les plus craintifs. C’est le propre de toute tyrannie de ne jamais susciter l’espoir, d’alourdir l’atmosphère, de noircir le quotidien des gens, de le rendre triste, maussade, sans issu; une population amorphe et dépressive dénuée de tout relation sociale et de tout plaisir, qui se gave de médicaments, de drogues et d’alcool se soumettra plus facilement.
M. le Président, nos droits et nos libertés les plus fondamentales ne sont ni échangeables, ni conditionnels. Ils sont à nous. Mais pour nos décideurs, ce fut la carotte ou le bâton, une liberté contre une autre, un allégement ici puis une contrepartie là. Quand la situation s’améliorait, il persistait dans son langage anxiogène et son pessimisme. Il resta insensible à la réalité des confinés, à ceux lourdement touchés par ses mesures. Il ne montra aucun signe d’encouragement à un peuple qui n’espérait qu’un simple mot amical. Il ne présenta qu’un seul visage de la crise, celui qui l’arrangeait, celui le plus sombre, le plus anecdotique. Peur, peur et peur. Ne parla-t-il jamais du taux de létalité ridiculement bas, des cas positifs majoritairement asymptomatiques, de comorbidités ?
La honte dites-vous. La honte non pas de notre beau peuple. La honte non pas de notre docilité sanitaire; mollesse, qui soulignons-le, peut être attribuée à un excès de gauchisme et de rectitude politique. Honte pour une classe politique qui n’écoute plus ce peuple si paisible et courageux. Honte pour les médias qui dévièrent de leurs missions, celle d’être les chiens de garde de nos principes démocratiques et de nos droits et libertés, celle de soutenir nos traditions les plus chères; celle de condamner les abus des gouvernements − ils en devinrent de pitoyables porte-paroles subventionnés. Honte à vous qui avez transformé nos jeunes en robots masqués, en conformistes soumis, en décrocheurs en herbe. Par leur lobotomie gauchiste et sanitaire, ils développeront des réflexes asociaux et pusillanimes.
Vous me traiterez probablement encore de cynique, de complotiste, d’extrémiste de droite, de raciste. Je connais la chanson. Votre argumentaire simpliste et vos fourre-tout lexicaux qui se veulent être un gel paralysant ou un laser ardent ne fonctionnent plus sur moi…ni sur un bon nombre de mes compatriotes. Pourtant je ne fais que résister aux attaques que nous subissons, défendre qui nous sommes et rappeler d’où nous venons. Je suis fier d’appartenir à cette nation canadienne-française. Je suis fier de nos traditions, de nos racines françaises, de notre passé catholique imparfait, de nos valeurs judéo-chrétiennes, de notre langue française, de notre identité, de notre culture, du sang qui coule dans nos veines. Je suis un homme de passions qui chérit son pays, qui admire la majesté du fleuve, de nos lacs, de nos paysages, de notre faune, de notre architecture, de notre joie de vivre. Suis-je un extrémiste ? Un fou ? Un réactionnaire ? Un homme d’une autre époque ? Le patriotisme n’est ni un anachronisme, ni un défaut civilisationnel et encore moins une nullité sur deux pattes ; il est inné, naturel, légitime. Renier son pays, s’est se renier, s’effacer, se ridiculiser, mourir à jamais…c’est de l’ethnomasochisme, un gâchis, une farce, de l’aplaventrisme. C’est irrationnel.
L’homme pondéré et cartésien soutient ce qui est raisonnable et juste ; l’homme réfléchit, cherche l’équilibre ; l’homme rationnel agit en adulte ; l’homme calculateur est, lui, hypocrite et renonce à ses principes ; l’homme tordu tolère l’intolérable…comme le port du masque chez les enfants. Mon opposition aux mesures sanitaires abusives, mes nombreux questionnements, mes doutes et mes critiques lancées ici et là au gouvernement se voulaient ma réponse à la venue du coronavirus. En tant que libre-penseur nationaliste, mes opinions covidiennes ne se voulaient pas un laisser-passer pour participer avec enthousiasme à une hécatombe de masse dans les CHSLD ni à de l’indifférence à voir les morts s’accumuler. Croyez-vous vraiment qu’en contestant les mesures, nous nous moquions du virus et que nous allions tous gambader un peu partout innocemment en le propageant avec détachement ? Plusieurs ont méchamment exprimé cette pensée farfelue sortie tout droit d’esprits fallacieux. J’étais comme bien d’autres, un homme rationnel et posé qui cherchait des réponses. La recette sanitaire présentée par le gouvernement caquiste n’avait rien de raisonnable, bien au contraire. Je le répète : les mesures sanitaires n’étaient inspirées que par un flair politique. C’était de la science…la science caquiste, une science qui immobilisa le Québec et qui en fit jaillir les pires instincts.
Puis survint le déconfinement et la supposée reprise économique. Le plan caquiste était si merveilleux d’après le gouvernement. Pour avoir une reprise, il a fallu au préalable un creux, une chute. Qui en était responsable sinon le gouvernement avec ses mesures sanitaires. Le virus n’avait rien à y voir. C’est le vilain qui kidnappe la princesse et qui se déguise ensuite en chevalier pour la sauver.
La crise covidienne nous aura montré les nombreuses failles de l’État québécois, la faiblesse structurelle de notre société de santé socialiste et la liaison dangereuse entre les médias et le pouvoir. Le vrai égoïsme n’a pas été celui des soi-disant complotistes qui refusaient les mesures mais bien celui d’un gouvernement qui a prolongé politiquement la crise. Le peuple, nous l’avons vu, n’est plus libre de ses choix. À travers l’histoire, bien des régimes se sont maintenus au pouvoir en divisant l’opposition et les citoyens entre eux. S’il y a une nation qui ne peut se permettre d’être si divisé, c’est bien le nôtre. Notre fragilité fait de nous des proies potentielles pour les mondialistes.
Je le réitère, si je suis ici, c’est par patriotisme. Mon but n’est pas de faire avancer ma carrière ni même d’atteindre le pouvoir à tout prix. Je veux, par mes idées et ma détermination, contribuer à la pérennité et à l’épanouissement de notre nation. Je cherche à unir nos forces pour que se poursuive la belle épopée nord-américaine de ce peuple né de la Nouvelle-France. Même si mes opinions peuvent parfois être controversées et venir chatouiller les oreilles les plus sensibles, j’espère de tout cœur travailler de concert avec vous tous, chers collègues. Pour le bien de la nation québécoise. Mon patriotisme pourrait faire de moi le pire cauchemar du gouvernement – si vous trahissez les vôtres, si vous laissez le gouvernement fédéral s’ingérer dans nos affaires, si vous abandonnez le moindre morceau de notre souveraineté. Mes mots durs vis-à-vis la classe politique et le gouvernement caquiste se veulent un simple rappel à l’ordre. Je suis ambitieux pour le Québec, voilà tout. N’acceptons aucune demi-mesure.
Je tends ainsi la main au gouvernement : je serai un allié sincère, fidèle et irréprochable si vos décisions vont dans le sens de la nation québécoise, si c’est « la patrie avant le parti » (si je peux reprendre cette formule devenue célèbre), si vos actions cadrent avec les intérêts de la nation : c’est préserver nos traditions et notre patrimoine bâti et immatériel, c’est mettre un frein à notre anglicisation, c’est s’inquiéter devant les changements démographiques, c’est réduire de manière importante les seuils d’immigration, c’est porter le flambeau de la culture canadienne-française, c’est favoriser une éducation de qualité, c’est de valoriser notre histoire, c’est renier le mondialisme, c’est aiguiser son devoir de mémoire, c’est porter à bout de bras la liberté d’expression, c’est améliorer notre vie démocratique.
Nous assistons, M. la Président, à la transformation démographique et sociale du Canada. Il serait grand temps, n’est-ce pas, de sortir le Québec de ce pays postnationaliste pour qu’enfin nous puissions voler de nos propres ailes. L’avenir du Canada trudeauien s’annonce catastrophique. Le Québec fait encore partie, malheureusement, de ce laboratoire mondialiste et socialiste. Sommes-nous destinés à vivre éternellement sous le joug d’un Canada qui cherche à nous assimiler depuis 1759 ? Le monde nous regarde. Devons-nous vraiment imiter nos voisins canadiens en s’enlisant dans un multiculturalisme infini ? Le Québec est unique. Il n’est ni meilleur ni pire que les autres nations, il est seulement différent. Par sa langue, ses valeurs, son histoire, ses racines. Restons-le!
Combattons la nouvelle normalité tant souhaitée la gauche mondialiste. Jetons à la poubelle les discours basés sur le mondialisme, l’écologisme militant, l’étatisme démesuré et l’idiocratie woke. Redessinons nos piliers démocratiques pour que plus jamais le Québec revive le covidisme. N’oublions jamais que l’Assemblée nationale est la Maison du peuple. Elle n’appartient pas aux élus. Nous ne devons en être que de très humbles occupants.
Une page vient de se tourner. Une nouvelle cohorte de députés arrive. Nous avons tous dès maintenant, députés recrues et expérimentés, le devoir de redonner confiance au peuple − dans ses institutions, dans la démocratie, dans les politiciens. Nous devons aussi faire rejaillir l’amour de la patrie. Nous ferons des erreurs. Admettons-les de bonne foi. Les gens s’attendent de nous, veulent de nous, que nous soyons honnêtes, que nous travaillons pour leur bien. A la fin de mon mandat en tant que député, je n’espère qu’une chose : être en mesure de regarder mes compatriotes dans les yeux et de pouvoir leur dire que je me suis battu pour eux et la cause nationale.
Mes amis, libérons-nous de nos chaînes, redonnons au peuple l’espoir, chantons les louanges de notre nation, grisons-nous de nos racines françaises et catholiques. Assumons qui nous sommes. Ici, c’est chez nous.
Merci!
2 Responses
Excellent texte, si un député avait le courage de dire ça…
Ce sont des mous.