Arthur Buies

Arthur Buies

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Les Québécois ont tendance à ne pas mettre en pratique leur devise « Je me souviens ». Plusieurs évènements et personnages de notre histoire sont méconnus ou tout simplement effacés de notre mémoire collective. Dans un monde de plus en plus multiculturel et déraciné, ne serait-il pas temps de raviver la flamme du patriotisme et d’être fier de nous, comme peuple ? 

Le Québec d’aujourd’hui perd, peu à peu, son identité historique et sa joie de vivre. Il y avait chez nous un petit quelque chose d’unique et de charmant. Enlisé nous aussi dans le mondialisme, le visage de nos villes et de nos villages change. Le cœur et l’âme de notre nation, si fragiles, mais encore là après plus de 400 ans, voient son avenir menacé. 

A l’heure où le mouvement souverainiste se remet en question, ce le PQ, parti jadis admiré et respecté, peine à se définir. Il fut avalé par un tsunami mondialiste qui éloigne les partis supposément nationalistes de leurs aspirations initiales : se souvenir du passé, glorifier nos ancêtres, s’intéresser à notre histoire, à notre littérature, à nos artistes, à notre patrimoine bâtit et immatériel, souscrire de plein droit à la culture canadienne-française. Elles sont là, les raisons derrière le mouvement souverainiste. 

J’ai récemment découvert Arthur Buies. Enfin, diront certains. J’ai dévoré ses écrits qui mettent en relief sa verve et son talent indéniable d’auteur. Polémiste et libre-penseur de la fin du 19 siècle, c’est par son ouvrage le plus connu et le plus controversé, La Lanterne, qu’a débuté mon voyage dans son univers. Ce journaliste et cet essayiste fougueux s’opposa d’abord au clergé catholique avant de se rallier à la cause de la colonisation du curé Labelle. 

Si je n’adhère pas à son anticléricalisme, j’ai surtout été séduit par ses appels à la liberté d’expression et au patriotisme. Il voulait que le Québec (en Canada) sorte de son marasme et fasse preuve de cran et d’audace. Il critiquait, avec raison, les élites et les politiciens qui contribuaient à la stagnation de notre peuple. Comme le fera des années plus tard Lionel Groulx, il cherchait à réveiller ses compatriotes endormis. Ses luttes doivent nous servir d’inspiration car nous faisons face, aujourd’hui, en 2015, à des défis similaires : la liberté d’expression s’effrite et les groupes de pression, les syndicats et les minorités culturelles en mènent très large pendant que le peuple dort paisiblement dans son confort. Si en 1875, l’église catholique imposait son autorité, en 2015, c’est la gauche mondialiste qui, par son infiltration dans les sphères les plus importantes de la société, dirige notre destinée. C’est le règne de la rectitude politique. Si on ose critiquer la pensée dominante, on risque de s’en prendre plein la gueule : diabolisation, ostracisation, menaces, etc. 

Souvenons-nous de cet auteur de génie qui aura su susciter la controverse, les réflexions et les émotions patriotiques. Il aimait sincèrement sa patrie. 

La lecture de ses propos jugés « révolutionnaires » et de ses chroniques dites « scandaleuses » nous replonge dans l’histoire de notre Québec bien-aimé. 

Les images présentées plus haut proviennent d’un exemplaire de l’édition de 1964 publiée par les Éditions de l’Homme.

 

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2 Responses

  1. Arthur Buies en a fait son principal sujet. Il trouvait que les Canadiens devaient se réveiller et penser par eux-mêmes.

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